Dans l’action de grâce de l’élection du pape Jean XXIII
élu le 28 octobre 1958
en ce 28 octobre 2015 du 50e anniversaire de Nostra Aetate
En 1965, présentant la Déclaration Nostra Aetate au Concile Vatican II
le cardinal Béa disait :
« A cette déclaration, on peut, à juste titre, appliquer l’image biblique du grain de sénevé […] Avec le temps, et surtout par la discussion qui eut lieu au Concile, ce grain – grâce à vous -est devenu un arbre dans lequel beaucoup d’oiseaux trouvent déjà leur nid. C’est- à – dire dans lequel, au moins d’une certaine manière, toutes les religions non-chrétiennes ont déjà leur place ».
Le cardinal Béa disait aussi « C’est dans les fruits que la déclaration doit porter après le Concile et qu’elle portera certainement que réside son importance et sa très haute valeur »
En 1975, le Cardinal Willebrands,
pour le dixième anniversaire de Nostra Aetate :
« On note comment dans ces déclarations officielles, en référence à la déclaration Nostra Aetate dans son ensemble, le Saint Père précise maxime Hebraei, après avoir mentionné la filiation d’Abraham; il met ainsi volontairement en évidence les liens tout spéciaux qui unissent Juifs et Chrétiens, non seulement en référence à leur histoire commune, mais plus encore dans la foi et la connaissance du Dieu qui s’est révélé à Abraham. II suggère ainsi avec quelle attention et quelle profondeur doivent être comprises et vécues les relations des fidèles catholiques avec les Juifs. Dans le cadre plus large d’une fraternité spirituelle en Abraham, nous nous trouvons ici devant une proximité particulière qui ne saurait être minimisée.
Bien entendu — il faut le souligner — ce cas unique ne devrait pas nous faire oublier les autres cas et donc nous faire négliger les musulmans ni par ailleurs les fidèles des autres religions. L’un des grands enseignements de la Bible, parfois difficile à admettre par nos mentalités modernes tellement elles sont imbues d’un égalitarisme souvent simpliste, est que, dans le dessein de salut de Dieu, chacun occupe une place propre et doit jouer un rôle particulier. Dans ce plan, l’antériorité et les préférences, bien loin d’être l’expression d’une injustice arbitraire, sont, au contraire, l’application concrète d’une justice transcendante. De fait, ces priorités et ces choix représentent le moyen choisi par le Tout Puissant, souverainement fidèle, mais aussi souverainement libre, d’offrir à l’humanité entière les voies du salut par des médiations humaines. Celles-ci, pour être bien adaptées à la nature de l’homme, sont nécessairement individualisées et localisées dans l’espace et dans le temps. Ce sens du concret des réalités humaines et donc également du plan de Dieu est l’un des fruits que nous, chrétiens, pouvons recueillir de nos relations amicales et attentives avec les Juifs, relations que la déclaration Nostra Aetate nous invite précisément à développer … »
Extrait du discours prononcé au centre SIDIC de Rome.